« C’est l’une de mes plus belles journées de l’année » nous confie la veille Anaïs Poccard, un peu émue avec son père Pierre, qui lui vivra sa 38ème emmontagnée vers le chalet familial des Rossets à 2080m d’altitude.
Depuis une dizaine de jours, le compte à rebours est lancé. Les 170 vaches pâturent les parcelles de Peisey-Nancroix (1400 m), et au fur et à mesure de la pousse de l’herbe, on affine la date précise de l’emmontagnée.
La veille du Jour J, toute l’équipe du Gaec Alpin est mobilisée et chacun sait ce qu’il a à faire (en plus des 2 traites quotidiennes et de la fabrication du Beaufort !) :
Là-haut, on place les piquets du 1er parc pour accueillir le troupeau, on prépare le chalet pour assurer la 1ère fabrication du Beaufort Chalet d’Alpage, et on veille à toute l’installation nécessaire à la vie en alpage.
Et dans la vallée, on profite du beau temps pour ramasser le foin, préparer tout le matériel qui sera monté, etc.
Les vaches ont bien compris qu’elles devaient elles aussi être prêtes pour le grand Jour !
Le Jour J, réveil à 3h pour assurer la dernière traite et la dernière fabrication en vallée (assurée par Jérôme qui lui reste en bas l’été pour faire les foins et assurer l’entretien du matériel agricole).
Dès la traite terminée, Clément Poccard monte la machine à traire mobile un peu en dessous du chalet des Rossets. Elle sera déplacée de plus en plus haut, tous les 2 jours environ.
Clément, Maëlys sa copine, Anaïs, Anne-Sophie, la femme de Pierre donnent le rythme.
Les deux salariés, deux stagiaires, la famille, les amis, tout le monde est là pour que tout se passe bien.
Les plus impatientes du troupeau sont montées en une demi-heure, pour être les premières à savourer l’herbe des alpages. Avec un carron accroché au cou de chaque vache, c’est un joyeux concert qui nous a accompagné jusqu’en haut.
Ce soir-là, en admirant la face nord enneigée de Bellecôte, le contraste entre l’herbe bien verte et les fleurs multicolores des alpages, ce sont plein de souvenirs d’enfance qui reviennent en mémoire à Clément et Anaïs. Pour Pierre, c’est « le bonheur retrouvé ».
La période des « 100 jours » en alpage a bien commencé.
Nouvel épisode de « Tranches de Vie » à découvrir ci-dessous.
Crédits François Del pour Sancy Outdoor Production