Locataire de l’alpage, il fait pâturer son troupeau de 120 tarines et abondances dont 70 sont à lui et le reste sont des vaches en pension pour l’été. Pour s’en occuper, 2 bergers sont employés durant la période estivale pour faire la traite et les parcs.
A la date à laquelle nous partons à la rencontre de ce producteur, les vaches sont au plus haut. Depuis le 6 juin, le troupeau monte en suivant la pousse de l’herbe jusqu’au col de Vallée Etroite à 2434m d’altitude.
La femme d’Eric s’occupe de la vente directe à l’alpage. Eric fabrique 5 fromages par jour en début de saison et 2 vers la fin de l’été. Les vaches produisent de moins en moins de lait en suivant leur cycle de lactation. C’est dans cette ancienne caserne militaire que se fait la fabrication, la vente et que vivent la famille et les bergers.
Autour de nous, de nombreux forts sont présents. Robert PORRET, de la FACIM, nous explique ce paysage si particulier.
Ancien site glacière, la fonte et le recul de ces masses de glaces creusent les vallées et les cols. Les cols seront des points de passage stratégiques d’une vallée à l’autre et notamment le passage entre l’Italie et le département de la Savoie.
Vauban y passera pour la fortification des Alpes par exemple et, des pèlerins iront jusqu’à Notre-Dame du Charmaix pour la guérison des maux par les eaux de sources.
Suite à l’indépendance de la Savoie en 1850, la fortification des lieux permet une protection contre une éventuelle attaque de l’Italie. Des baraquements se feront également pour les chasseurs alpins et la surveillance du tunnel de Fréjus. Puis en 1922, la protection de la Savoie se renforce avec la mise en place de la ligne Maginot contre les revendications territoriales de Mussolini.
C’est donc un passé historique très fort que nous conte Robert. En plus des explications de l’AOP Beaufort et d’une dégustation de fromage et d’un verre de vin ou de jus de raisin de la Cave de Cruet, le public ressort enrichie de cette journée.