Nous sommes accueillis par Didier, président du Groupement Pastoral et Noëlle, la « maman » de l’alpage. Son rôle est primordial pour le bon fonctionnement des « 100 jours ». Elle s’occupe de l’intendance, de la vente, des visites mais également de l’entretien des alpages.
Depuis le 5 juin, 420 tarines et abondances pâturent cet alpage. Elles sont réparties dans 3 troupeaux avec pour chacun, une machine à traire et 2 bergers. Après chaque traite, matin et soir, le lait est redescendu à la fromagerie de Plan Pichu où 2 fromagers se relaient pour fabriquer du Beaufort d’Eté. En tout, ce sont 12 salariés qui s’occupent de la traite des vaches, des parcs dans les pentes raides, de l’entretien de l’alpage, de la fabrication et de la vente du bon Fromage Beaufort.
Didier, président de l’alpage, nous explique son fonctionnement mais également son quotidien au GAEC du Consortage dans lequel il est associé avec 4 autres producteurs. L’été, il s’occupe des foins afin de nourrir leurs tarines pour l’hiver. Ce point est primordial pour respecter le cahier des charges de l’AOP Beaufort. Ce n’est pas Maëlys, contrôleuse au Syndicat du Beaufort et présente pour cette journée, qui nous dira le contraire.
Sylvie, guide-conférencière à la FACIM (Fondation pour l’Action Culturelle Internationale en Montagne) est également présente pour nous faire découvrir l’histoire de l’agriculture de montagne et l’importance de la présence du pastoralisme. Elle œuvre pour la connaissance et la valorisation du patrimoine et de la culture en pays de Savoie.
La fabrication du matin étant terminée, Marc et Philippe, fromagers, nous ouvre les portes de la fromagerie afin de partager et d’échanger autour de leur savoir-faire et des secrets de fabrication du Fromage Beaufort. Ce sont 16 meules de Fromage Beaufort qui sont fabriquées chaque jour. Elles partent ensuite dans les caves d’affinage, au sous-sol de la fromagerie pour démarrer l’affinage quelques temps avant de redescendre à la Coopérative d’Aime où l’affinage sera poursuivi, minimum 5 mois, par les cavistes.
Nous ne pouvions pas partir à la traite de l’après-midi sans déguster une barre Beaufort et du vin ou du jus de raisin de la Cave de Cruet. Un délice après une matinée riche en partage et en échange.
Début août, les vaches sont sur la partie la plus haute de l’alpage. Nous partons en direction du Cormet d’Arêches et de la pointe de Combe Bénite à la rencontre d’un des 3 troupeaux de ce Groupement Pastoral. Nous retrouvons Léandro et Rémi, bergers, ainsi que leurs 140 tarines et abondances, à la machine à traire mobile. Cette technologie, arrivée dans les années 70/80, a permis de moderniser et de préserver l’agriculture de montagne et l’entretien des alpages.
Cette visite et ces rencontres, dans un cadre idyllique, nous ont permis de mieux comprendre le fonctionnement d’un Groupement Pastoral et les secrets du Beaufort d’Eté, riche en saveurs et si fondant en bouche.