Chaque famille avait ses terres et ses animaux autour de l’habitation (moutons, chèvres, cochons, poules, mulets, vaches) afin de nourrir toute la famille. La moitié des terres étaient labourées afin de faire pousser céréales et légumes. L’été, il fallait donc monter les animaux dans les alpages n’ayant pas de terres disponibles plus bas.
C’est pourquoi, vous trouverez dans nos belles montagnes, de nombreux chalets d’alpage, qui permettaient aux familles de se rapprocher de leurs troupeaux pendant la saison estivale. Toute la famille passait donc l’été, ensemble, sur les alpages. Dans le secteur, chacun avait son alpage privé pour faire pâturer les bêtes et entretenir la montagne. La traite d’une dizaine de vaches se faisait manuellement, dans le chalet puis ils fabriquaient leurs fromages, notamment de la tomme. En plus de leur consommation personnelle, ils faisaient également un peu de vente de lait, de fromage et de viande. Mais la vie et les besoins étaient bien différents.
Ce sont plusieurs producteurs, visionnaires, qui se sont rassemblés et ont enclenché le grand tournant de l’agriculture de montagne. Les troupeaux ont grossi, les machines à traire mobile sont apparus et avec cela, la création de la coopérative laitière en 1970. Les producteurs, sociétaires de cette coopérative, ont compris qu’il vallait mieux valoriser le fruit de leur travail en vendant leur lait pour la fabrication du Beaufort.
Comme Guy, producteur et président de la coopérative laitière de la vallée des arves, installé en 1981 à la suite de son papa, ce sont 19 producteurs qui livrent leur lait aujourd’hui. Nous retrouvons des exploitations de petite taille d’une 30ène de vaches et une moyenne de 140 000 litres de lait par an.
Ces petites exploitations font que le patrimoine et la vie en alpage ont perduré dans cette vallée. Chacun garde son troupeau sur son alpage pendant l’été, monte au fur et à mesure de la pousse de l’herbe avant de redescendre autour de l’exploitation puis de rentrer les vaches au chaud pour les longs mois d’hiver.